Intervenant
Quilliot Roland
- Professeur - Université de Bourgogne
Né en 1949 .
Ouvrages publiés : La liberté (PUF), Les critiques de la psychanalyse (PUF) , L’illusion (PUF), Arthur Koestler (Vrin), Borges et l’étrangeté du monde (Editions universitaires de Strasbourg), Les métaphores de l’inquiétude (PUF), Qu’est-ce que la mort ? (Armand Colin), Philosophie de Primo Levi (Ellipses), La vérité (Ellipses), Philosophie de Woody Allen (Ellipses), L’âge d’or du cinéma d’auteur européen (Editions universitaires de Bourgogne). Paru en octobre 2015 : Sartre hors du purgatoire (Editions universitaires de Bourgogne) et à l’automne 2017 un ouvrage sur David Lodge (EUB).
Ses interventions :
Que reste-t-il aujourd’hui du message d’Albert Camus - Annulé
Conférence, le jeudi 05 mai 2022Que reste-t-il aujourd’hui du message d’Albert Camus
Conférence, le jeudi 19 novembre 2020La Philosophie de la folie ou la folie de la philosophie : l’énigme de la folie
Conférence , le jeudi 08 novembre 2018Roland Quilliot voudrait ici proposer une petite réflexion sur ce phénomène étrange qu'est "la folie", en entremêlant les deux discours qu'on peut tenir sur elle : celui d'une part de sa symbolique, qu'on trouve dans les mythologies, les littératures, et les philosophies de toutes les cultures - elle est très variée et nous fait passer de l'idée selon laquelle la folie incarne le comble de la déshumanisation, à celle, complètement opposée, qu'elle contient parfois une part de sagesse, ou encore à celle selon laquelle l'être humain est un mélange étonnant d'intelligence et de déraison : il est "sapiens" mais aussi "demiens".
En face, il y a le discours de la psychiatrie moderne, qui est évidemment plus réaliste, mais reste, aujourd'hui encore, emprunt d'une vraie perplexité, rare dans le monde de la science : les troubles psychiques auxquels est confronté le psychiatre restent susceptibles de recevoir plusieurs explications concurrentes, en termes neurologiques, en termes psychologiques et même en termes psycho-sociologiques - mais en dernière instance, ils gardent la plupart du temps, même quand on parvient à les soigner, une dimension d'inexplicable. Roland Quilliot ne pourra pas éviter ici d'évoquer une question essentielle : dans quelle mesure les valeurs de la modernité, suscitent-elles du déséquilibre, et contribuent-elles par exemple à créer de la "dépression"?
Les romans de David Lodge : modernité, humour et mélancolie
Conférence , le jeudi 30 novembre 2017David Lodge (né ne 1935) est un des écrivains britanniques contemporains majeurs, et son oeuvre a reçu un accueil particulièrement chaleureux en France. Le but qu'il se fixe dans ses romans est de proposer une description très attentive des mutations radicales qui ont affectée les sociétés occidentales au cours de la seconde moitié du XXe siècle, en analysant avec une extrême minutie les gestes et les ruminations des contemporains. L'humour lui sert à faire la satire d'une modernité dont il partage pourtant à bien des égards les valeurs rationalistes et libérales, mais qui pousse parfois un peu loin le culte du changement et de la réussite individuelle, au point de donner à certains moments une impression d'agitation dérisoire. Il est aussi chez lui un moyen de défense contre les nouvelles formes d'inquiétude que, comme beaucoup de ses contemporains, il éprouve à titre personnel. En même temps que de la sexualité et de la compétition professionnelle, ses romans parlent de fait avec beaucoup de justesse des problèmes de couple, de la dépression, de la crise de la foi religieuse, du vieillissement et de l'approche de la mort. Et ils proposent sans prétention, et avec un sourire qui cache une vraie mélancolie, quelques solutions pour leur faire face.
Roland Quilliot vient de publier "David Lodge. Modernité et désacralisation" aux EUD (Dijon), collection "Ecritures".
La Fable philosophique dans le cinéma américain
Conférence , le jeudi 08 décembre 2016Il n'y a plus beaucoup de métaphysiciens dans le monde contemporain. Mais certains films posent indirectement, avec humour et légèreté, des questions métaphysiques. C'est notamment le cas des films américains qu'on peut ranger dans la catégorie de la "fable philosophique" : des films souriants mais résolument "antiréalistes", qui sans être des films fantastiques, décrivent un monde perturbé par une petite dose d'étrangeté, et même de surnaturel, qui modifie une des structures fondamentales de notre existence, de façon à nous faire poser la question : "que se passerait-il si ?". Si le temps cessait par exemple d'avancer, s'il nous était possible de revenir dans notre enfance avec notre savoir d'adultes, ou de pénétrer dans le cerveau des autres, ou encore de rencontrer les personnages de nos films préférés ?
On voudrait rappeler l'idée directrice de certaines de ces oeuvres dont plusieurs sont aujourd'hui célèbres ("La Vie est belle", "Un jour sans fin", "The Truman Show", "Peggy Sue s'est mariée", "La Rose pourpre du Caire"...) et esquisser, sans trop se prendre au sérieux, un début de réflexion sur les problèmes qu'elles soulèvent.
Truffaut, le feu sous la glace
Conférence , le jeudi 21 janvier 2016François Truffaut reste une des grandes figures du cinéma d’auteur à la française, l’incarnation la plus exemplaire de cette « nouvelle vague » qui dans les années 60 a voulu exprimer la sensibilité de la jeunesse d’après guerre, à la fois insolente, contestataire, pleine d’appétit de vivre, et en même temps instable et parfois fragile.
R. Quilliot analysera son évolution, des Quatre cent coups à Vivement Dimanche, et rappelera rapidement les principaux visages de son œuvre, des plus légers et des plus toniques, aux plus tourmentés et aux plus noirs, pour montrer que le cinéaste cache sous une écriture faussement classique, une fascination d’une grande profondeur pour l’immaturité et pour les comportements passionnels.
L’exposé sera complété par quelques extraits de films.