Intervenant
Bem Jeanne
Professeur des Universités honoraire Docteur es Lettres
Ses interventions :
Kafka et nous, 100 ans après
Conférence, le jeudi 07 mars 2024Franz Kafka est un écrivain pragois, mort en 1924, de la tuberculose. Il avait tout juste 40 ans et il était quasiment inconnu. Artiste inspiré et citoyen modeste, il n’était connu que d’un petit cercle d’intellectuels et d’amis. A cette époque, l’Europe centrale était ébranlée, on changeait de monde. De plus, Kafka était juif et écrivait en allemand, dans un contexte compliqué, fait d’appartenances hybrides et de langues multiples. D’où cette inquiétude existentielle et cette étrangeté qui pénètrent ses romans et ses nouvelles de Kafka. Les lecteurs sont frappés par les éléments de dystopie qui s’insinuent dans la vie quotidienne des individus. Un aspect plus secret de ses textes, c’est l’humour – un humour « noir », ou un humour « juif », bien sûr. La célébrité de Kafka a été posthume. C’est après la Deuxième guerre mondiale (qu’il n’a pas vécue) que son œuvre est apparue rétrospectivement comme prophétique. Kafka et nous ? Il nous parle encore, car le sentiment de la catastrophe imminente ne s’est pas atténué, au contraire. Mais si Kafka est un auteur universel maintenant, il reste quand même difficile d’accès. La conférence se propose de donner quelques repères biographiques et des pistes de lecture. Pour que Franz Kafka ne se résume pas à l’adjectif « kafkaïen ».
Le transfuge de classe - un roman
Une série de 3 cours , le mardi 09 mai 2023, mardi 16 mai à 18H 30 et mardi 23 mai 2023 à 18H 30Monter dans l’échelle sociale, changer d’« état » comme on disait jadis, de « classe » comme on dit depuis Marx, cela a toujours existé. Dans La Vie de Marianne Marivaux identifiait déjà le problème d’identité de son héroïne, qui fait de sa vie un roman. « Transfuge de classe » est un mot très récent. Albert Camus en était un, quand il écrivait Le Premier homme. Le cours va étudier, chez Annie Ernaux et d’autres « transfuges » connus ou pas, les modalités diverses de passage à l’écriture de soi.
Pourquoi et comment ajouter des langues à sa langue
Café-débat, le jeudi 02 février 2023Beaucoup de gens sont monolingues et s’en contentent, ou s’en désolent. Ils croient qu’ils ne sont pas « doués ». Ce café-débat essaie d’apporter des connaissances et l’esquisse de solutions. On commencera par un petit exposé sur l’histoire de la langue française, sur l’avantage qu’il y a à confronter sa langue maternelle à une autre langue, et sur les moyens, à notre portée, d’y parvenir dans certaines limites, et d’en tirer du plaisir. La discussion sera basée sur l’expérience de chacun
Madame Bovary, un roman audio-visuel
Conférence, le jeudi 05 mai 2022Madame Bovary (1857) est un roman célèbre qui appartient à notre patrimoine littéraire. Lui accoler le mot « audiovisuel » peut sembler incongru. On fête les deux cents ans de la naissance de Gustave Flaubert (1821-1880). Mais il faut savoir que cet écrivain se définissait en tant qu’artiste et cherchait à révolutionner le roman. La dimension visuelle du réel comptait beaucoup pour lui. Il était au courant des nouvelles recherches sur la perception et s’intéressait aux nouveaux dispositifs optiques destinés à explorer et à reproduire le monde visible. Il a connu les diaporamas et la photographie, même s’il a manqué de peu le cinéma. La manière dont Flaubert active chez ses lecteurs la production d’images mentales est influencée par ces nouvelles « machines à voir ». Il y a des pages de Madame Bovary qui ressemblent à des installations visuelles, d’autres fois on croit lire un storyboard tout prêt pour la prise de vues. Qui dit art visuel dit aussi bande-son. Je vais m’appuyer sur deux pages choisies, pour montrer comment Flaubert avec ses mots, avec ses phrases, manipule une matière qui prend en compte le monde sensible.
Jeanne Bem
Zola et le peuple des corons
Conférence, le jeudi 18 novembre 2021Jeanne Bem « Zola et le peuple des corons »
En écrivant son roman Germinal (1885), Zola a accepté de se « déporter » de façon à représenter un réel social qui n’était pas le sien. Il s’est documenté sur la classe ouvrière, il a fait une enquête de terrain. Il a ouvert la voie au « roman non fictionnel » qu’allait lancer en 1966 Truman Capote avec In Cold Blood. On pense aussi à nos écrivains transfuges de classe : Annie Ernaux, Didier Eribon, Edouard Louis. La conférence essaie de retracer comment Zola a travaillé et à quoi il a abouti. Elle est illustrée par des lectures de passages tirés du roman mais aussi du dossier préparatoire (notes et ébauches).
Zola et le peuple des corons
Conférence, le jeudi 05 novembre 2020Rêves et littérature
Cours, le mardi 05 mars 2019Rêve et littérature ; 3 cours d'1 heure 30 :
- La grammaire du rêve
- Psychanalyse et littérature
- Qu'est-ce que'un rêve littéraire
Il sera question de psychanalyse, de littérature et de rêves, dans un cours-atelier en trois séances de 90 minutes. Pour la théorie, je partirai de Freud et de son « Interprétation des rêves », pour nous faire réviser la « grammaire du rêve ». Freud le premier a eu l’idée d’appliquer sa théorie à des œuvres littéraires, comme le montre en particulier son étude sur la fameuse nouvelle « Gradiva » du romancier W. Jensen. Aragon, dans « Une vague de rêves », fait du rêve la matière première de la poésie. On aura d’autres aperçus, ceux d’un
neurologue américain (Oliver Sacks, « An Anthropologist on Mars ») et d’un sociologue (Bernard Lahire, « L’interprétation sociologique des rêves »).
Dans la partie « atelier », nous regarderons de près et nous discuterons quelques « textes » de rêves, empruntés à Flaubert, Maupassant, Verlaine, Perec, ou encore Georges Didi-Huberman. Et tout cela jettera peut-être un peu de lumière sur nos propres rêves…
Svejk : un brave soldat tchèque dans la guerre 14-18
Conférence avec lectures , le jeudi 10 janvier 2019Vous avez entendu parler des "aventures du brave soldat Svejk", mais vous n'avez pas lu ce roman écrit en Tchécoslovaquie au début des années 1920?
Alors, vous avez l'occasion de vous rattraper avec cette conférence qui va tout vous apprendre sur ce grand classique. Des passages désopilants vont vous être lus par la groupe Ecouter Lire. Nous sortons enfin de la guerre de 14-18 : Svejk nous aide à le faire en fanfare... et avec humour
Théâtre et/ou cinéma ?
Café-débat animé , le jeudi 08 mars 2018Bien sûr théâtre et cinéma sont deux arts différents.
Le premier est un spectacle vivant qui met en présence les acteurs et les spectateurs, dans un même temps et un espace double : la scène et la salle. Le second montre une action filmée dans un passé révolu, qui a été enregistrée et qui est diffusée grâce à une technologie.
Mais ces deux arts visuels ont aussi des choses en commun : leurs sujets, certains acteurs, parfois des metteurs en scène… Leur origine, leur évolution sont proches : ce sont des arts « populaires » au départ, qui se sont « intellectualisés », « embourgeoisés ».
Le cinéma a filmé le répertoire théâtral, le théâtre utilise les moyens du cinéma (écrans et vidéo).
Si le sujet vous intéresse, venez en débattre avec nous le jeudi 8 mars 2018 à 20 heures 30, à la Cafétéria de l’Espace Saint-Ex, à Autun.
Entrée gratuite, mais participation d’un € pour une boisson chaude.
Jeanne Bem et Robert Démure.
Bouvard et Pécuchet : deux retraités heureux
Conférence-spectacle (en partenariat avec Lire en Pays Autunois), le vendredi 24 novembre 2017Le roman de Flaubert, « Bouvard et Pécuchet », a ses inconditionnels qu’il fait rire à chaque page. D’autres lecteurs le trouvent trop systématique et passablement ennuyeux. Jeanne Bem en montre une facette méconnue, en l’abordant par le thème de la retraite. Dès le début du roman, Bouvard et Pécuchet quittent Paris pour la campagne et s’embarquent ensemble dans une vie de retraités hyperactifs ! Avec ce thème, nous sommes tous concernés. Flaubert lui-même vivait une vie de rentier autant qu’une vie d’artiste, et il a projeté ses expériences sur ses deux héros. Il va être question d’amitié, de jardinage, de désir d’apprendre et d’expérimenter, d’éducation des enfants, de désillusion, de rebond d’énergie, et de sérénité. La conférence sera entrecoupée de lectures de courts passages tirés du roman, par le groupe « Ecouter lire » de « Lire en pays autunois ».
Comment passer une retraite heureuse ? Avec Bouvard et Pécuchet !
Conférence-lectures , le jeudi 09 mars 2017Le roman de Flaubert,
Atelier Poésie : la poésie et sa boîte à outils
Atelier poésie animé , le mardi 08 mars 2016Les mots d’E. du Chatelet, femme savante au siècle des Lumières
Conférence-lecture présentée , le samedi 30 mai 2015À Autun, chez M. le Prince de Guise, château de Montjeu, le 28 avril 1734
[…]Je suis dans le plus beau lieu du monde, et avec des gens fort aimables : il ne m’y manque que le plaisir de vous voir et de vous entendre.
Lectures de textes d’Emilie du Châtelet
(1706-1749)
TRAC - Université pour Tous - Lire en Pays Autunois
Textes présentés par Jeanne Bem et Gérard Chazal
Tout le jour se livrant au plaisir du monde, au chant et au théâtre, Emilie du Châtelet passait ses nuits à écrire en algèbre, à lire Newton et tous les mathématiciens et physiciens de son temps, à se composer une œuvre qui redonna aux femmes, pour son siècle et pour ceux qui suivirent, la dignité du savoir. Débarrassée des préjugés, lavée de toute bigoterie, indifférente au regard des notables, elle sut s’ouvrir à tous les désirs, à tous les songes, à tous les savoirs du monde. Qu’importe le rang et la réputation de qui parle et écrit, seule compte la vérité. Elle refuse de taire le vrai pour flatter le puissant ou pour ne pas blesser l’ami. Elle interroge sans relâche ceux qui, maîtres de quelque savoir, peuvent le lui faire partager sans jamais se montrer pédante ou cuistre.
Venez l’écouter parler de science et d’amour, de dignité et de bonheur.
Marguerite Duras : la figure de l’amant
Conférence-lectures , le jeudi 11 décembre 2014La Conférence est précédée de la projection du film